La réforme des retraites est le prochain gros chantier du gouvernement; un dossier surtout marqué par un manque de courage et une inaction des gouvernements qui se sont succédés ces 30 dernières années.
Ce 13 juin, une communication du haut commissaire à la réforme des retraites met le feu aux poudres : il envisage la fin des pensions de réversion.
Contexte
J’écrirai un article complet sur la retraite lorsque mon agenda me le permettra. Tout le monde commence à prendre conscience de la faillite du système actuel avec des durées de cotisation qui s’allongent et des systèmes de malus pour dissuader l’usage du système à plein. Le bricolage prévu début 2019 (fusion AGIRC ARRCO) pour retarder les effets de ces faillites ne trompe personne : le système s’écroule.
Pension de réversion – quésaco ?
Quand on travaille, une partie de notre argent est prélevé pour alimenter les caisses de retraite. Cet argent sert à payer ceux qui sont en retraite actuellement. Nous caressons l’espoir de toucher une retraite lorsque nous serons, à notre tour, à la retraite.
Quand le retraité décède, une partie de sa retraite (souvent moins de 55%) est ré-allouée à sa veuve. Cela se fait à condition : qu’ils aient été mariés(*), que la veuve ait moins 55 ans et qu’elle dispose de ressources inférieures à un certain plancher.
Il faut noter que seul le mariage permet d’obtenir la pension de réversion. Selon les régimes, une durée minimale de mariage peut être exigée pour créer des droits à réversion. Le PACS n’engendre aucun droit en la matière. En cas de remariage, le calcul des droits varie selon les régimes. Le résultat peut s’avérer peu protecteur pour la dernière épouse, même si elle se trouve dans le besoin. Selon les cas, cette pension peut même être versée à la première épouse.
Pourquoi les pensions de réversion peuvent disparaître ?
Le dispositif protégeait les femmes qui travaillaient moins, avec des salaires plus faibles que les hommes, ou ne travaillaient pas du tout (femmes au foyer). Ces conditions sont censées ne plus exister aujourd’hui 😉
Or, ce dispositif coûte cher car les femmes ont (toujours) une espérance de vie bien supérieure à celle des hommes.
Les risques à évaluer à la retraite
Bien évidemment la question relative à la protection du conjoint doit être posée : « quelles seront ses ressources s’il m’arrive malheur ?« . Cette interrogation est d’autant plus cruciale que l’espérance de vie augmente. Il faut distinguer le 3ème et le 4ème âge. Si le 3ème âge reste encore bien souvent dynamique, lors du 4ème âge, ce sont les établissements plus ou moins médicalisés qu’il faut envisager avec un coût prohibitif supporté par la famille.
La protection des enfants devient elle aussi problématique dans nos sociétés où de plus en plus d’enfants naissent sur le tard. Ces mêmes enfants prolongent leurs études et retardent leur entrée dans la vie active.